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Naissance d'un holon

Un holon est l’image d’une personne réelle dans l’esprit d’une autre personne réelle (d'après David Guez).

Deux personnes se rencontrent, se quittent, le holon de chacune est né dans l’esprit de l’autre.
Selon l’évolution de la relation, ce holon va disparaitre ou persister, se transformer et vivre des aventures parallèles à son «réel». Multiple, complexe, improvisé, le holon à ses caractéristiques propres au sein de celui qui l’héberge et le fait exister ; il fonctionne de façon autonome, subjective.

Ces personnages vivent enfouis à l’intérieur de nous même, logeant tranquillement dans notre
inconscience s’y échappant parfois en tous sens nous autorisant ainsi d’être fou.
Commence la danse des holons.

Créés depuis 2008 pour le spectacle vivant, les holons investissent désormais mes installations et sites Internet.

site Internet : http://holons.online.fr

 

O scalpel de mon stylet - Accouchement d'un holon


une approche du travail cinématique

 

 

Comme le chirurgien devant  la table d’opération, je me tiens face à l’écran, stylet de ma tablette graphique à la main. L'homme à opérer est anesthésié, fixé sur vidéo. Le travail commence : je dessine image par image les empreintes de son corps filmé, je le découpe au scalpel de mon stylet.

Lucio FontanaGeste qui n’est pas sans rappeler celui de Lucio Fontana, cutter à la main devant la toile, prêt à opérer. La valeur de ce geste vaut plus par ce qu’il découvre, laisse entrevoir, que par le résultat pictural. "Je ne veux pas faire un tableau, je veux ouvrir l’espace, créer pour l’art une nouvelle dimension, le rattacher au cosmos tel qu’il s’étend, infini, au-delà de la surface plate de l’image."( Lucio FONTANA ).

Ce n’est pas un dessin qui se fait, c’est du temps que je découpe; micro temps après micro temps, je sépare une couche de l’épiderme, un corps se détache de l’enveloppe corporelle ; je rend visible un corps virtuel au corps actuel, comme dans l’univers de Lucrèce où une foule de peaux, de spectres dermatoïdes émanent de notre corps : les simulacres.

Image après image, la main répète, interprète, c’est le même geste, brut, direct, continu ; je laisse penser, je laisse agir, comme une danse, mon corps dessine, exprime, répétition, rituel, transe, mon corps dessine, exprime, sa vitesse est dans l’instant. Le stylet, le scalpel, comme le ciseau du sculpteur, l’outil d’une création qui se fait dans le temps et non dans l’espace.

Je sculpte du temps; le corps prend forme dans la durée.

Pour une journée de travail, j’accouche – par césarienne- d’une minute d’animation.

L’opération s’achève, mémoire recomposée, l'animation rend vie. Un nouvel holon est arrivé.

Il a le souffle de l'original, le rythme, la fluidité de son mouvement. Logé dans la mémoire de mon ordinateur, affranchi désormais des contraintes de son réel.

Longue vie holon,
juin 2007

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